dévolu

dévolu

dévolu, ue [ devɔly ] adj. et n. m.
• 1355; lat. devolutus, de devolvere « dérouler, faire passer à »
1Acquis, échu par droit. Succession dévolue à l'État, faute d'héritiers. Droits héréditaires dévolus au degré subséquent. dévolution. Par ext. Que l'on attribue (à). attribué, réservé. « Voilà comment la récompense due au talent est dévolue à la nullité » (Balzac).
2 N. m. (1549) Dr. can. (Anciennt) Bénéfice vacant par dévolu : bénéfice dont la nomination était dévolue au Pape, par suite de l'incapacité, de l'indignité du possesseur.
Loc. mod. (1698) JETER SON DÉVOLU SUR (qqn, qqch.) :fixer son choix sur, manifester la prétention de l'obtenir. « depuis que Robogo avait jeté sur elle son dévolu, elle avait renoncé au maquerellage » (Grainville).

dévolu nom masculin Jeter son dévolu sur, fixer son choix sur quelqu'un, sur quelque chose. ● dévolu (expressions) nom masculin Jeter son dévolu sur, fixer son choix sur quelqu'un, sur quelque chose.

dévolu, ue
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d DR Acquis, échu par droit. Succession dévolue à l'état.
d2./d Par ext. Réservé, destiné. Nous accomplissons les tâches qui nous sont dévolues.
rII./r n. m. Loc. Jeter son dévolu sur: fixer son choix sur.

DÉVOLU, UE, adj. et subst. masc.
I.— Adj. [Constr. avec un compl. en à]
A.— DR. Attribué, acquis, réservé en vertu d'un droit. Charges de la Couronne auxquelles étaient dévolues des attributions, telles que des Gouvernements, l'épée de Connétable (BALZAC, Martyr calv., 1841, p. 125). Des terres de la couronne dévolues aux nouveaux cosaques enregistrés (MÉRIMÉE, Cosaques d'autrefois, 1865, p. 150) :
1. Art. 5. — Les pouvoirs administratifs normalement dévolus aux ministres sont exercés par des directeurs de service nommés par le chef des Français libres.
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, p. 304.
Rem. La plupart des dict. gén. attestent dévolutif, ive, adj. Qui fait passer (quelque chose), par droit, d'une personne à une autre. Appel dévolutif. ,,Qui saisit de la connaissance d'une affaire un juge supérieur`` (Ac. 1798-1878).
B.— P. ext., usuel. Attribué, réservé.
1. [Le compl. en à désigne une pers.] L'indispensable fonction modératrice à jamais dévolue à la femme (COMTE, Philos. posit., 1842, p. 459). Faire tenir aux machines le rôle jadis dévolu aux esclaves (BERNANOS, Journal curé camp., 1926, p. 1068). Il a épuisé en peu d'années la somme d'émotions qui lui était dévolue (COLETTE, Belles saisons, Mes cahiers, 1941, p. 197).
2. [Le compl. en à désigne un élément inanimé] C'est à son cotylédon qu'est dévolue la fonction de sécréter les diastases hydrolysantes qui attaquent l'amidon (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 548).
Rem. 1. Dans certains cont., l'adj. dévolu est traité comme un part. passé. Les facultés que la nature nous a dévolues (C. BERNARD, Introd. ét. méd. exp., 1865, p. 57). Je tenais pour une chance insigne que le ciel m'eût dévolu précisément ces parents, cette sœur, cette vie (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 48). 2. La docum. atteste, exceptionnellement, à partir de 1893 (E. PERRIER, Zool., t. 1, p. 943) l'emploi d'un verbe trans. (dér. de dévolu) dévoluer. Le rôle musical que la liturgie milanaise a continué de dévoluer aux diacres (GASTOUÉ, Orig. chant romain, 1907, p. 285). Il [le juriste] dévolue à celui-ci [le droit individuel] la réglementation des guerres, des conflits et des délimitations (J. VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p. 114). Une forme de part. passé passif dévolué au sens de « échu » et un inf. dévoluer au sens de « échoir » (corresp. au b. lat. jur. devolutus, devolvi) sont sporadiquement attestés du XIVe au XVIe siècle.
II.— Subst. masc.
A.— DR. CANON., vx. Attribution d'un bénéfice vacant par absence des qualités ou des titres requis du possesseur. Avoir un bénéfice par dévolu. Un bénéfice vacant par dévolu (Ac. 1798-1932).
Jeter un dévolu. ,,Faire signifier un dévolu`` (Ac. 1835, 1878).
Rem. La plupart des dict. gén. attestent dévolutaire, subst. masc. Bénéficiaire d'un dévolu.
B.— Usuel. [En loc.] Jeter son dévolu sur (qqn ou qqc.). Arrêter son choix sur (quelqu'un ou quelque chose) avec la ferme intention de (le) conquérir ou de (l')obtenir. Quand une femme a jeté son dévolu sur l'écrivain qu'elle veut adopter, elle en fait le siège (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p. 261). Elle regrettait qu'au lieu de s'éprendre de la fille, il n'eût pas plutôt jeté son dévolu sur la mère (AYMÉ, Uranus, 1948, p. 129) :
2. Dans l'antichambre, croisé notre gérant qui rôde d'une pièce à l'autre, cherchant ce qu'il pourrait bien empocher, quel bout d'étoffe, quel flacon vide... Il a déjà jeté son dévolu sur un humble bourdaloue trouvé au fond d'un placard.
GREEN, Journal, 1928-50, p. 217.
Rem. La docum. atteste l'emploi (rare) du subst. hors loc. Il se trompe dès le départ sur l'objet de son dévolu (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 554).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834 et GATTEL 1841 admettent la graph. dévolut pour le subst. masc. par souci d'harmonie avec les dér. dévolution, dévolutaire. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. adj. dr. « conféré, attribué par droit » (BERSUIRE [ms. BN fr. 20312 ter], f° 52 v° ds LITTRÉ); p. ext. 1559 « attribué » (AMYOT, Cicéron, 13, ibid.); 2. 1549 subst. dr. canon (EST.); av. 1654 jeter un dévolu sur (BALZ., Liv. V, lett. 13 ds LITTRÉ); 1698 fig. « arrêter son idée sur » (REGNARD, Distrait, II, 1, ibid.). Empr. au part. passé devolutus du lat. devoluere, employé en b. lat. jur. au passif avec le sens de « échoir ». Fréq. abs. littér. :196. Bbg. LE BIDOIS Délire 1970, p. 60. — ROG. 1965, p. 130.

dévolu, ue [devɔly] adj. et n. m.
ÉTYM. XIVe; lat. devolutus, p. p. de devolvere « dérouter, faire passer à… », de de-, et volvere « faire rouler, rouler ».
1 Acquis, échu par droit. || Succession dévolue à l'État, faute d'héritiers. || Droits héréditaires dévolus au degré subséquent. Dévolution.
1 La part du renonçant accroît à ses cohéritiers; s'il est seul, elle est dévolue au degré subséquent.
Code civil, art. 786.
Par ext. Acquis, destiné, réservé.
2 Dès qu'un des nôtres commet une lourde faute, l'Administration, qui ne doit jamais avoir tort, le retire du service actif en le faisant inspecteur. Voilà comment la récompense due au talent est dévolue à la nullité.
Balzac, le Curé de village, Œ., t. VIII, p. 695.
2 Dévolu n. m. (1549). Dr. canon (vx). || Bénéfice vacant par dévolu : bénéfice dont la nomination était dévolue au Pape, par suite de l'incapacité, de l'indignité du possesseur. || Avoir un bénéfice par dévolu.
(Av. 1654). Loc. Jeter un dévolu sur (un bénéfice) : former une prétention sur (un bénéfice) en proposant de le considérer comme vacant par dévolu.
(1698). Mod. Loc. fig. Jeter son dévolu sur une personne, sur une chose, fixer son choix sur elle, manifester la prétention de l'obtenir, décider de la conquérir. Prétendre (à).
3 N'était-ce pas elle qui, dès sa première rencontre avec Antoine, avait jeté son dévolu sur lui, vaincu ses résistances, fait patiemment sa conquête ?
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 160.
DÉR. Dévolutaire. — V. Dévolutif.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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